« Cartographie médicalisée des dépenses de santé » sur les pathologies à la fois fréquentes et graves et les dépenses associées

Afin de cerner plus précisément l’évolution des dépenses de santé, l’Assurance Maladie s’est engagée depuis plusieurs années (2012) dans une analyse médicalisée des dépenses, qui permet d’évaluer le poids des dépenses de santé par pathologie, grâce aux bases de données de remboursement des soins de ville (Sniiram) et des dépenses hospitalières (PMSI).


La CNAM a présenté lors d’une conférence de presse, mercredi 12 juin 2019, sa cartographie médicalisée des dépenses de santé en 2017. Elle s’est penchée sur les soins reçus par les 57,6 millions de bénéficiaires du régime général. Toutes ces dépenses sont ventilées entre 56 groupes de pathologies, regroupées dans 13 grandes catégories (maladies cardioneurovasculaires, cancers…), dont se dégagent plusieurs tendances, qui seront reprises dans le futur rapport Charges et produits Un rapport qui détaille et documente les pistes d’actions de l’Assurance maladie pour l’année suivante afin de contenir la hausse des dépenses que connaissent tous les pays développés.

Cette analyse médicalisée bénéficie désormais d’un recul de 6 ans et s’affine sans cesse, tant en termes d’algorithme que de nature des données (utilisations des motifs des soins de suite et de réadaptation). “Cela permet notamment d’objectiver les grandes tendances, comme le nombre croissant de maladies chroniques (+1,2 million en cinq ans) ou le poids financier des innovations thérapeutiques, notamment les nouveaux traitements du cancer du poumon ou du diabète”, explique le professeur Olivier Lyon-Caen, médecin-conseil national de la CNAM.
Un peu plus d’un tiers des bénéficiaires (20 millions), soit 35 % des ressortissants du régime général, ont reçu des soins en lien avec une pathologie spécifique, la plupart du temps chronique ou liée à la prise d’un traitement médicamenteux sur le long terme (psychotropes, en prévention du risque cardiovasculaire). S’y ajoutent 6 millions d’assurés qui ont bénéficié d’un recours au système de soins “susceptible de générer une dépense significative”, comme une grossesse, une hospitalisation ponctuelle sans lien avec une pathologie spécifique ou la prise d’un traitement antalgique ou anti-inflammatoire.
En tout, ces dépenses représentent 140 milliards d’euros remboursés par l’Assurance maladie en 2017 (soit une hausse de 17 milliards depuis 2012). Les hospitalisations ponctuelles représentent le principal poste de dépenses (31,3 milliards d’euros), en augmentation régulière depuis 6 ans en raison du vieillissement de la population. Associés aux soins courants (14,5 milliards) et la maternité (7,8 milliards), les épisodes de soins représentent 53,5 milliards d’euros, soit un gros tiers de la dépense globale. Le poids des maladies psychiatriques ou psychotropes (20,3 milliards) se confirme, suivi des cancers (15,6 milliards), en hausse de 3 milliards d’euros sur la période 2012-2017 pour 2,6 millions d’assurés traités, et des maladies cardio-neurovasculaires (infarctus et AVC) en forte croissance en six ans (14 milliards). Avec le vieillissement de la population, le poids du diabète est également en hausse constante avec 3,2 millions de patients traités (+ 400 000 en six ans) avec une facture de 7 milliards.

> Cartographie médicalisée des dépenses de santé. Poids des pathologies et traitements dans les dépenses d’Assurance Maladie et prévalences sur le territoire – Dossier de presse CNAM du 12 juin 2019

 

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